mes poésies classiques. (1) - andré laugier
mes poésies classiques. (1) - andré laugier
andré laugier
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lundi 17 octobre 2005
choix de poèmes.
par andré laugier,
lundi 17 octobre 2005 à 16:36 :: mes poésies classiques. (1)
© photo ode. 2005.
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la grotte aux Étoiles
au regard s'apprécient mille et une merveilles,
où l'on peut admirer un spectacle étonnant ;
tout n'est que féerie : galeries sans pareilles
se parant d'un trésor, splendide et scintillant.
les grottes de maxange, ou la grotte aux étoiles
mérite bien ce nom : site d'exception ;
tant de magnificence en fait comme les toiles
des tableaux recherchés : quelle admiration !
cavités et avens, rivières souterraines,
stalagmites, cristaux, voyage dans le temps ;
histoire, préhistoire et voûtes mitoyennes :
les âges ont sculpté des reliefs déroutants,
théâtre saisissant, précieux sanctuaires,
où les chasseurs-cueilleurs ont si longtemps vécu...
un fabuleux voyage en les fossilifères
et les griffures d'ours : séculaire invaincu.
on entre dans le coeur d'un lieu du fond des âges ;
vitrine de calcite au magdalénien ;
oppressé au parcours de ces secrets voyages,
revivant cent mille ans, un peu ... historien.
la dordogne
citadin, curieux du plaisir oculaire,
je viens goûter les tons des cours d’eau, des bosquets ;
splendeurs de l’imprévu grisant l’itinéraire
où s’en vont les pensées vers des parcours coquets.
mais il me plait aussi, au centre de sarlat,
là où la vieille ville aux rues chargées d’histoire
se décline aux splendeurs, et se pare d’éclat
aux murs moyenâgeux, convier ma mémoire.
patrie d’un grand poète en de la boétie,
dont la demeure arbore un lustre d’art au temps,
et dont l’architecture, exquise, s’apprécie,
vestige saisissant, au fronton envoûtant.
terrasses ombragées, combes brodées de prés,
sentes entrecoupées d’abondantes hêtraies,
et sous-bois tapissés de fragons diaprés,
le paysage est peint en nuances feutrées.
châteaux de castelnaud, de losse, de commarque,
de bourdeilles, biron, et bien d’autres encor ;
forteresses aux toits en lauze qu’on remarque,
flanquées de hautes tours, caressant le décor.
aux chemins gazonnés, prairies, bois et étangs,
se marient aux coteaux charpentés de calcaire,
où l’eau y a moulé des ourlets exaltants,
témoins perpétuels de l’ère tertiaire.
grottes, gouffres, avens, rivières souterraines,
galeries, draperies parsemées de cristaux,
en périgord, sculptées, les fresques souveraines,
offrent cette alchimie des mondes abyssaux.
parcs de la préhistoire et d’archéologie :
outils d’os, de silex, où nous lointains aïeux,
aux temps solutréens ont laissé leur magie,
la méditation fait place au merveilleux.
la vénus de sireuil et celle de tursac,
près du roc de cazelle en sont le témoignage ;
en vallée de vézère, et d’adret à l’ubac,
j’ai vécu, transporté, l’heureux pèlerinage.
pÉrigord noir
l’envoûtant se dévoile en le périgord noir,
dont sarlat, le joyau, ville d’art et d’histoire,
revêt tout son relief, son folklore notoire,
des vergers d’Éyrignac à lascaux, son miroir.
la grotte du grand roc – abri préhistorique -,
paraît y défier les onguents du passé,
tandis que ses châteaux déclinent l’authentique,
vigies d’un moyen-Âge au charisme exercé.
les jardins suspendus qui jouxtent marqueyssac,
pénétrés de soleil, de sons et de lumière,
comme les environs, et jusqu’à salignac,
semblent estampillés d’une faveur princière.
au pays des forêts et des grandes bastides,
les villages de pierre à fleur des grands cours d’eau,
offrent aux visiteurs ses parcs secrets, splendides,
que franchit la dordogne, glorieuse en cadeau.
vÉnustÉ
le murmure de l’eau, paradis séculaire,
s’infiltrant aux jardins constellés de parfums,
enflamme tous mes sens qui ont l’heur de me plaire,
quand, près du buffet d’eau, j’en essuie les embruns.
le poudrin délicat courtise mon visage,
comme épanchant vers moi sa générosité ;
je m’attarde à dessein devant le paysage :
nature ! je m’émeus dans la placidité.
sur l’océan d’amour, en offrande première,
caressé de soleil, mon cœur se gorge d’or
quand j’observe, à la haie, une rose trémière,
tandis que les oiseaux trillent aux boutons-d’or.
que de matins mes yeux ont goûté au délice
de ce havre de paix aux sentiers arborés,
dans la suavité de mon ego complice,
Épousant les atours sans doute exagérés.
mais cette promenade, où le bonheur abonde,
comme une main tendue, m’invite, en grand secret,
À l’environnement familier qui me sonde,
et devine, en mon front, un allié discret.
regards…
dans le gémissement de l’aquilon qui passe,
endeuillant la ramée au feuillage jauni,
l’automne souffle un vent comme la dédicace
griffant le paysage en l’instant démuni.
immense cicatrice imprimant son entaille,
le bois persécuté, lacéré au frimas,
essuie comme un baiser perfide qui l’entaille,
la rigueur qui s’impose au rythme du climat.
les brises chanteront dolentes mélopées,
comme un écho de lyre au bosquet qui gémit ;
se faufilant, sans trêve, aux cimes escarpées
qui s’offrent aux couloirs du rustique endormi…
le ciel devient sublime et peint au crépuscule,
un sillage éclatant nimbé de gaze d’or ;
murmures et frissons, en leur conciliabule,
se marient au hallier qui, prosterné, s’endort.
l’angélus, longuement, tinte en la solitude,
pieusement berçant mes songes congruents ;
la nuit est pastorale, invite à la quiétude :
et mon regard d’amour a les yeux courtisans.
la main du poÈte
quand le mot vient du coeur, la rime en est légère,
et moissonne le vers dans un champ de quatrains,
labourés par la grâce, en douceur printanière,
pour récolter le fruit, chargé d'alexandrins.
donner au verbe une âme, au son la mélodie,
c'est peindre en poésie, c'est colorer les jours,
de fils d'or et d'argent que la vie irradie,
dans un élan d'esprit aux tropes de velours.
au rythme impérieux de l'idée, de la forme,
naissent les sentiments les plus fondamentaux,
guidés par une main que le cerveau informe,
exquise émotion, ourlée de fins cristaux.
philosopher en vers, ou n'être que poète,
dans l'incantation des plaisirs affectifs
en quête de beauté, l'affinité complète
aux habits musicaux nos mètres intuitifs.
le visage poÉtique
le poète, en sa plume, a la riche licence
d’exploiter au français des codes enrichis,
dont la forme répond à sa seule exigence,
les aspects de ses mots pouvant être infléchis.
laissons à nos écrits toute la latitude
d’exprimer cette envie qu’en échappant aux mots,
l’esprit nous donne accès, dans la sollicitude,
À quelques heureux vers nés de nos jeux floraux.
la liberté du verbe est licence des règles
quand l’initiative y trouve l’attribut ;
et, de ce privilège aux structures espiègles,
naissent des mètres gais, mais jamais un rébus.
ne soyons pointilleux que pour la poétique ;
donnons dans le principe aussi pour nous moquer,
sans trop exagérer, et, dans la rhétorique,
restons dans le discours, sans trop alambiquer.
nos rêves, nos idées, l’harmonie de la rime,
doivent nous diriger au divertissement ;
soyons spirituels pour que l’esprit imprime
l’art, l’émotion, dans le verbe charmant.
ne cherchons pas, amis, l’apparence impossible,
ou bien l’acrobatie, mais la simplicité :
la rime est tout le vers : qu’elle soit accessible,
pour sculpter le plaisir en tout humilité.
tout prÉs du bord de mer.
aux portes de la nuit brillent les sémaphores
entourés par les flots et caprice des vents,
dans les eaux profondes gisent quelques amphores
témoins intemporels et toujours survivants.
Éblouissants esquifs emportés sur les vagues
quelques voiliers encor se dirigent au port,
et poussés par la brise on les voit qui zigzaguent
formant à l’horizon un bien joli décor.
dans le ciel se profile un noble goéland ;
la lune resplendit, se reflète dans l’onde ;
l’étoile du berger brille en arrière plan,
tel un œil bienveillant, observant le bas monde.
tout près du bord de mer où expire la houle,
le clapotis de l’eau devient un bruit discret,
son écho familier vers le large refoule
une vague légère emportée en secret.
le voyageur du temps.
À l'horloge du temps, contre les ans qui passent,
j'ai donné rendez-vous au futur antérieur ;
j'aurai pris de la vie les souvenirs fugaces,
conjuguant ces moments au présent : relayeur.
voyager dans le temps ? obscur trait d’union :
À une extrémité on rejoint la mémoire,
au côté opposé : l'interrogation...
entre les deux, pourtant, laquelle il vaut mieux croire ?
souvent se télescope, en mon entendement,
cette pensée chargée, rare et subliminaire,
quand je parcours le temps, en devient son amant,
de savoir si le charme est mon imaginaire,
ou si l'imaginé appartient au réel ?...
je chevauche les ans, j'explore un peu l'histoire,
touchant l'immatériel qui n'est jamais cruel ;
mon esprit apaisé repère un exutoire.
le pays toy
la vallée de héas, ses cirques, ses canyons,
nés des anciens glaciers, plusieurs fois millénaires,
Éveillent mes regards dès les premiers rayons
du soleil généreux que les cimes vénèrent.
les pics de la munia, du gerbats, de troumouse,
crénellent l'horizon de couloirs escarpés,
dont traversent souvent dans le ciel, leur pelouse,
vautours fauves, chocards aux nuées, échappés.
parmi le chardon bleu et le rhododendron,
plus bas, où les troupeaux fréquentent la pelouse,
je note la présence, et je penche mon front,
quand surgit à mes pas le nard que l'oeil épouse.
j'enveloppe mes sens à la splendeur du site,
mesurant la grandeur des plateaux fascinants ;
je me laisse guider, et mon coeur plébiscite
en mon vaste trajet, ces hauts-lieux avenants.
hivernale
les sommets s’érigent en vastes solitudes,
visages naturels de longs plateaux déserts,
et de monts acérés qui flirtent en altitude
avec les grands glaciers sous un climat d’hiver.
nuages clairsemés, colorés par l’aurore,
s’essaimant dans les airs, dispersés par les vents,
venant se déchirer en nappes que déflore
des pitons conquérants vers les cieux s’élevant.
quelques flocons, déjà, habillent les hauteurs
d’un pudique manteau qui s’étire, fragile,
sur la barre rocheuse, et devient le vecteur,
de fière dame blanche en ce milieu hostile.
la nature engourdie, est proche du sommeil,
envahie peu à peu d’une extrême torpeur,
où sous un ciel très bas, appauvri de soleil,
se profile un chamois, émérite grimpeur.
souvenir d'amour
ta paupière cilla, refoulant une larme,
en ce cœur galant chargé par l’émotion,
mais ton visage autant en exprime le charme
pudique au chagrin et en la discrétion.
aux chemins du hasard nos pas se sont croisés,
nous avons partagé une courte période,
où les chants de l’amour avaient poétisé
ces instants de bonheur : d’une vie l’épisode.
nos pensées garderont souvenir et tristesse,
béniront ces instants ô ! combien séduisants ;
j’étais ton paladin, tu étais ma comtesse ;
nos passions, nos plaisirs étaient sécurisants.
vint un jour où pourtant tu mis fin à ce rêve,
tu devais repartir en ton pays lointain ;
dieu que cette affection eut l’existence brève ;
que je pose un baiser sur ta joue de satin.
© sdgl - echos poétiques. 2005.
aux parfums d'autrefois
que j’aime parcourir ces tortueux sentiers,
rejoignant des hameaux aux parfums de provence,
bordés aux bas-côtés de nombreux églantiers,
où la vigne s’étend, prospère en abondance.
le chant du rossignol agrémente mes pas ;
j’aperçois dans les haies des couples de fauvettes,
tandis que le soleil éclaire les lilas,
irise quelques plants de menues violettes.
je marche émerveillé, le regard attentif,
et m’intéresse à tout du plaisant paysage,
en prise l’esthétique et suis très réceptif
À son charme enivrant, sa nature sauvage.
j’inspire ma mémoire aux odeurs d’autrefois,
tandis que le chemin derrière moi s’étire,
et me rappelle alors que je venais, parfois,
y écrire des vers à l’abri de ma lyre.
© sdgl- echos poétiques. 2005.
confidences
que ton charme mutin, ta voix douce et ta grâce
filtrent en mon cœur le parfum des passions ;
me procurent l’ivresse et m’accordent l’audace
de fins mots d’amour, pétris d’appréhensions.
mon regard se nourrit de ta jeune innocence
et s’enflamme mon âme à tes beaux yeux de jais ;
j’aimerais t’avouer, dans une confidence,
le fruit de mes désirs que pour l’instant je tais.
sous cette allée de pins, dans notre promenade,
nous devisons de tout et de rien à la fois,
dirigeant nos lents pas près de cette esplanade
où nous venons marcher, nous détendre, parfois.
le merle dans les bois nous chante sa romance,
suivant notre parcours, écoutant notre voix ;
ayant peut-être aussi en lui la souvenance
de nous y voir souvent, près de la vieille croix.
sur un vieux tronc moussu, nous faisons une pause ;
sans doute attends-tu en ma déclaration :
j’ai justement choisi, en tout état de cause,
de rompre en ce jour avec ma discrétion.
© sdgl - echos poétiques. 2005.
pensÉes d'automne
j’embrasse du regard les couleurs de l’automne,
déclin d’une saison que les premiers frimas
sur les feuilles jaunies à l’aspect monotone,
impriment de leur sceau : dommageable climat.
le sous-bois s’éclaircit et de sa frondaison
ne subsiste que peu ce qu’elle fut naguère,
tandis que le vent chante aux rameaux l’oraison
qui émeut la nature : émouvante prière.
comme une poésie aux douces consonances
rime un décor en deuil, prémices de l’hiver,
où la végétation au temps, aux outrances,
murmure son refrain comme on transcrit des vers.
mon être s’habitue, malgré le vague à l’âme ;
la désolation à l’orée des coteaux…
j’en suis attristé, mon attention se pâme
quand le soleil se fond sur les plus hauts plateaux.
ce spectacle étonnant tempère ma tristesse,
ravive mon ardeur, éponge mon chagrin,
car je sais bien qu’un jour à nouveau l’allégresse
du printemps reviendra comme arrive un refrain.
© sdgl - echos poétiques. 2005.
perception
mon cœur est violon au logis de mon âme,
dont s'accorde une valse aux langueurs de velours ;
une harmonie légère, un refrain qui enflamme
mon oreille esthétique au regard de l'amour.
au monument des sons la musique m'enfièvre,
et rejoint l'horizon de mes rêves secrets,
comme s'épanouit une pièce d'orfèvre
ciselée par des doigts inspirés mais discrets.
je grave en ma mémoire ineffable et offerte
l'euphonie des accords venus de nulle part,
enveloppant mes sens à la porte entrouverte,
au seuil de mon jardin cueillant leur faire part.
ce chant sacré, reflet d'un écho romantique,
qui prête à mes désirs quelques rêves d'espoir,
souffle un rayon de joie, un instant authentique,
au vallon de mes jours qui ne sont qu'un miroir.
Ô douceur de l'extase, à mes parvis d'albâtre
fragiles, incertains, ton silence enchanteur
environne mon cœur qui devient le théâtre
d'un spectacle divin, éphémère et trompeur ;
ironie de mes songes, candides pensées,
calice doux-amer de nectar et de fiel,
témoignage de foi et de larmes versées,
paradoxe où j'expie, priant dieu et le ciel...
© sdgl - echos poétiques. 2005.
les dieux et les muses
mes amis, écoutez, car je suis le poète,
ma lyre flamboie aux accords harmonieux
que chantent sous ma plume des rimes en quête
d’un vent de passion, de vers ingénieux.
tandis que, dans la foi, thalie commet une ode,
qui, du mont hélicon, en transmet le refrain,
tous les dieux de l’olympe, unis en leur synode,
célèbrent la beauté comme un parfait quatrain.
puis zeus et mnémosyne, autour de leurs neuf filles,
ces muses présidant tous les arts libéraux,
léguèrent aux mortels le génie pour que brillent
tous les trésors cachés de leurs dons ancestraux.
au flambeau des idées brûlent des rimes vives,
par l’union sacrée des rythmes et des sons,
la musique des mots, aux notes fugitives,
déesse polymnie m’en octroie la moisson.
mes amis, écoutez, car je suis le poète ;
ma lyre resplendit d’accords harmonieux ;
j’ai envers le poème une extatique dette ;
Écrire en poésie n’est jamais ennuyeux.
© sdgl - echos poétiques. 2005.
Ô dÉesses et dieux !
Ô ! déesses thalie, polymnie, erato,
j’eusse aimé de ma lyre en solfier une ode,
qui, du mont hélicon, dans un grand concerto,
Épandrait mes poèmes envers votre synode.
Ô ! zeus maître des dieux qui depuis olympie,
Énonce les oracles, en prône la valeur,
divinité du ciel méprisant les impies,
dissipe la souffrance, éloigne le malheur.
j’eus aimé, aphrodite, enfin sur cette terre,
que tu donnas beauté et l’amour à tous ceux
qui propagent la haine au nom de sots critères,
et prêchent le calice à tous les malchanceux.
j’eus aimé mnémosyne, élue mère des muses,
que tu dotas l’humain d’un peu plus de savoir,
que la sagesse, un jour, prive les viles ruses
d’engendrer le péché, selon ton bon vouloir.
Ô ! déesses et dieux, de tous vos sanctuaires,
bénissez l’innocent, l’ingénu que je suis ;
l’idéal est en moi, mais où sont mes repaires ?
je cours après un rêve, le rêve me poursuit.
© sdgl - echos poétiques. 2005.
À la campagne
que ces journées d’été où le soleil flamboie
répandent, dans les champs, généreuses chaleurs,
ces rayons protecteurs dont le sol se pourvoie
quand l’herbe jaunissant cerne les frêles fleurs.
la campagne revêt son habit de lumière ;
les nombreux chants d’oiseaux parviennent en échos ;
dans le proche jardin entourant la chaumière
les guêpes butinent sur les coquelicots.
sur la branche de pin, l’écureuil se profile,
discret et attentif, au beau pelage roux,
et à ma vue, soudain, se dissimule, agile,
car je suis l’importun qui l’a mis en courroux.
sur les massifs lointains passe un vol de corneilles,
dessinant dans le ciel un voile prolongé,
recherchant les fruits mûrs dans de coquettes treilles,
dont le raisin, c’est sûr, sera endommagé.
je poursuis mon chemin, imbu de poésie,
mon cœur est à la fête et mon esprit serein ;
je goûte le bonheur, mon ouïe est saisie
de ces bruits familiers dont j’entends le refrain.
© sdgl - echos poétiques. 2005.
patrimoine
de par leur érosion née des tracas du temps,
châteaux et monuments lèguent leur héritage
de remparts burinés, usés depuis longtemps,
dressent leur ossature, et crient le mal de l’âge.
l’atmosphère d’époque en patine la pierre ;
la plupart des vieux murs en montrent la douleur,
que leur restauration, indulgente prière,
redonne un brin d’orgueil à leur triste pâleur.
patrimoine en péril, qu’on ose la faveur
de vous donner le lustre et nouvelle jeunesse,
afin que la mémoire en garde un œil rêveur,
et que de notre histoire un fier passé renaisse.
je suis l’admirateur des souvenirs de gloire,
eclairé partisan des anciens bâtisseurs,
dieu que l’architecture en devient méritoire
quand les hommes géniaux en sont les polisseurs.
© echos poétiques. 2005.
une passion
tu nourrissais, c’est vrai, certains dons de peinture,
les fines aquarelles, enrichissant nos murs,
sont les vivants témoins, la tendre garniture
d’un talent du pinceau et de coloris purs.
l’éclatante fraîcheur de tes natures mortes
témoigne de l’aisance et sensibilité,
d’un goût, d’émotions aux teintes pastel fortes
que tu savais marier dans l’opportunité.
et je passe du temps souvent devant tes toiles,
pour boire les couleurs, charmer mon œil épris,
tout comme le poète observant les étoiles
savoure leur secret que sa vue a compris.
n’est point flagornerie l’hommage à ton mérite ;
j’ai toujours su priser cette vocation ;
regrette, toutefois, qu’une aisance émérite
n’ait connu plus longtemps ce feu de passion.
© sdgl - echos poétiques. 2005
clin d'Œil printanier
le soleil se répand en longues tresses d’or
sur l’immense tapis de gazon émeraude,
flatté par la chaleur, gagné par le confort
des bienfaisants rayons que le ciel échafaude.
un aquilon plaintif murmure en la forêt ;
les randonneurs s’en vont le sac sur leurs épaules,
conquérant la nature en un parcours discret
sous le charme coquet des futaies cévenoles.
un cours d’eau alangui se perd dans les maquis ;
on y voit des pêcheurs prenant mal en patience,
et dont l’œil vigilant guette l’instant exquis
où la truite viendra selon toute espérance.
sur les plus hauts rameaux des arbres, les oiseaux
volent de branche en branche et pépient leur romance ;
au faîte des cyprès, en forme de fuseaux,
jacassent quelques pies en toute indifférence.
partout, autour de moi, est un enchantement,
la nature et le temps y célèbrent leurs noces ;
comment ne pas ici avoir le sentiment
de goûter les splendeurs devenues sacerdoces.
© sdgl - echos poétiques. 2005.
premiers frimas
que j’aime ces couleurs diaprées de l’automne,
ces nuances, ces tons qui flamboient, contrastés,
voir aussi dans les prés le brome 6 qui frissonne
sous l’aquilon glacial aux soupirs tourmentés.
et la feuille jaunie tourbillonne, légère,
avant de s’abîmer sur l’humus capiteux,
dont la grisante odeur, limpide messagère,
annonce les frimas sous un éther laiteux.
la nature s’endort, chamarrée, élégante,
tel un bijou serti dans son coquet écrin ;
la sylve qui chatoie semble bien arrogante
paraissant défier la saison en déclin.
bientôt apparaîtra, sur les plus hautes crêtes,
le blanc revêtement d’un grand manteau neigeux ;
l’isard désertera ses secrètes retraites
pour rentrer dans le bois, refuge avantageux.
©sdgl - echos poétiques. 2005
paysage maritime
quand la rosée des mers , la dense farigoule,
décorent les plateaux au-dessus de sormiou,
et que l’on suit la mer, agitée par la houle,
en allant vers les goudes on aperçoit riou.
calanques escarpées, falaises impressionnantes,
pins sylvestres noyés de soleil et de vent,
innombrables voiliers sur les eaux scintillantes,
qui défient l’élément dès le jour se levant.
tout transpire, ici-bas, de capiteux arômes
séduisant l’odorat par delà les sentiers,
c’est l’odeur de provence et ses heureux symptômes
qui réchauffent nos cœurs s’en rendant héritiers.
comment ne s’étonner de prodigue nature,
cette oblation de dieu, près de l’écrin de mer,
tout autour de marseille, et charmante peinture
dressée au chevalet d’un tableau qui m’est cher.
©sdgl - echos poétiques. 2005.
espoir
la grammaire surprise, étonnée et ravie,
sentit, soudain, renaître un espoir imprévu ;
ses souches ébranlées de graphie asservie
au cuir de la syntaxe, étreinte au dépourvu,
ne cachèrent leur joie face à ces barbarismes,
mutilation de mots dont l’accent philistin
ajouté aux écarts dus à bien d’anglicismes,
semblaient avoir scellé son affligeant destin.
il s’avère, aujourd’hui, que l’idée collective,
prenne, enfin, l’ascendant sur les termes bannis,
grâce à la volonté et l’initiative
des intellectuels, fins rhéteurs réunis.
ce manque de savoir, lacune du langage,
dont l’emploi, sans respect, écorche plus d’un mot,
est gagné, peu à peu, et à notre avantage,
par le verbe équitable, au bon sens face aux « maux ».
la grammaire apaisée de voir venir en aide
À son chevet renfort, signe de réconfort,
entretient cet espoir, au désir qu’elle plaide,
pour qu’accords et sujets parent son coffre-fort.
©sdgl - echops poétiques. 2005.
soir de printemps
le vent a essaimé les pétales de rose
en tapis de velours au gazon du jardin,
quand un soir de printemps la nature repose
au chant des passereaux dans le vertugadin.
et les coquelicots ondulent, flegmatiques,
habillés par les rais d’un soleil fléchissant,
tandis qu’au firmament, en vols acrobatiques,
les martinets s’octroient un ballet incessant.
le lac, perle d’argent est miroir séraphique :
tel un ange gardien dans son écrin galant,
où sur une onde étale, à mon regard pudique,
s’offre un envol accort du cygne vigilant.
et j’observe, en amont, un petit exutoire
d’où s’écoulent les flots aux prairies, s’échappant ;
quand la riche verdure est un évocatoire
À l’âme solitaire, aux sens m’enveloppant.
©sdgl - echos poétiques. 2005
savoir regarder
les parfums, les couleurs et les sons se répandent,
comme a dit baudelaire en rêveur inspiré ;
dans la douceur du jour ces beaux mots nous détendent
aux murmures, aux tons d'un bienfait désiré.
peignant nos sens au gré de leur probe richesse,
dont notre oeil se nourrit, profite notre esprit ;
ah ! ces pures couleurs, combien je le confesse,
vernissent notre cœur quand l'espoir y souscrit.
marions ces parfums, ces couleurs et ces sons ;
qu'ils deviennent nectar que notre âme récolte,
chassent du jour le fiel ainsi que les soupçons,
au profit d'ornements d'un discret désinvolte.
et tous ces coloris, gracieuses nuances,
ces accents oubliés en nos désirs nouveaux,
Épanchent leur caresse et leurs prédominances :
je respire aux raisons de ces traits picturaux.
©sdgl - echos poétiques 2005
menuet de printemps
comme les bras tendus vers un charmant visage,
deux rameaux d’églantine offrent leurs plans de fleurs,
ondulant sous la brise et donnant au bocage
un suave parfum courtisant les couleurs.
se faufile un sentier, sinueux, solitaire,
emprunté des amants qui se content mots doux,
tapissé du velours de l’herbe printanière
sur laquelle leurs pas se donnent rendez-vous.
tandis qu’un rossignol en le sous-bois se glisse,
s’abrite du regard dans les haies d’arbrisseaux,
un peintre, dans les champs, à l’âme novatrice,
pérennise sur toile un alpage aux pinceaux.
danse le menuet d’une verdure en fête,
authentique à souhait, écrin d’intimité ;
chante le doux refrain de la sylve coquette,
quand la dryade veille avec félicité.
© sdgl-Échos poétiques. 2005.
en la foi
est-il plus excessif que de boire au calice ;
dans la communion sembler contempler dieu,
louer la probité, laver les cicatrices
d’un nombre de péchés abusifs à nos yeux ?
nous les exorcisons dans la sainte prière
À l’autel du seigneur, afin de soulager
les maux qui nous défient, serrant notre bréviaire
dans nos coupables mains en vue d’être jugé.
la foi qui nous anime est divine onction,
ravive en notre endroit l’atout de confiance,
bannit notre anxiété, noie la tentation,
planifie notre angoisse en ferveur et croyance.
en tout état de cause, et dans la probité,
dépendent l’amour, la piété, l’allégeance
dont la raison s’acquitte en la moralité,
tandis que nous bénit le ciel de sa clémence.
© sdgl-Échos poétiques. 2005.
le jardin d'autrefois
il me souvient du lac paré de nénuphars
saturé de poissons de belle couleur rouge,
d’ensembles de roseaux qui, sous un ciel blafard,
dressaient leurs chaumes creux sans qu’aucun d’eux ne bouge.
c’était au temps jadis, où les saules pleureurs
Épandaient jusqu’au sol leur généreux branchage,
tandis qu’au bord de l’eau d’abondants lys en fleurs
parsemaient de leurs plants les chemins du rivage.
la cascade brossait sur les rocs érodés
ses gerbes cristallines où le fin capillaire
proliférait en nids constamment inondés,
suspendus, frémissants, aux brèches du calcaire.
de petits passereaux habitaient le bocage,
recouvrant de leur chant ces immenses jardins,
pendant que dans l’allée abritée du feuillage,
les couples devisaient de leurs pas citadins.
il me souvient encor de ce temps révolu ;
la nature octroyait pleinement ses essences,
dont le charme feutré de ce parc s’est complu
aux racines bénies qui ont pris leurs distances.
©sdgl-Échos poétiques. 2005.
les muses
je voudrais de clio hériter du savoir,
engranger la culture et maîtriser l’histoire
de l’évolution pour mieux la percevoir ;
Être docte, avisé, devenir méritoire.
je voudrais d’uranie vernis et compétence,
pour qu’en astronomie, la science des cieux,
j’entrevois la structure et pèse leur distance,
d’astres, de soleils, dans l’éther silencieux.
je voudrais d’euterpe couvrir quelques accords,
entendre l’harmonie de pianos féeriques,
où je m’enivrerais, frémissant en mon corps,
au son d’un concerto aux accords oniriques.
je voudrais de thalie enrichir mon esprit
d’un genre littéraire et, dans le vaudeville,
emprunter aux acteurs leur meilleur manuscrit,
jouer la comédie, avoir le verbe habile.
je voudrais d’Érato flatter les notions,
pour, dans les hexamètres et dans les pentamètres,
parfaire quelques vers en mes ambitions,
Être tendre, lyrique, écrire en belles-lettres.
grâce à toi, melpomène, être un génial acteur ;
danser le soir venu au ballet des étoiles,
si terpsichore autant m’en accorde faveur ;
et calliope, enfin, au brio me dévoile.
polymnie m’a donné, dans son aménité,
quelques dons de graphie – quelle sublime muse - !
je cède à ses désirs dans la félicité,
me nourris de quatrains si parfois j’en abuse.
© sdgl-Échos poétiques.2005.
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