association les portes des calanques : samena-l'escalette-les goudes-les croisettes-callelongue : curiosités
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le saviez-vous ? : suite...
historique de l'église saint lucien des goudes
depuis le xi ou xiie siècle, les goudois avaient sur leur plage un lieu où ils pouvaient se
recueillir. ce lieu se nommait : " chapelle saint michel d'eau douce " . après avoir été
un monastère à part entière, seuls trois moines salésiens étaient encore en place au début
du xxe siècle. la source, qui expliquait sans doute le choix de l'endroit où il se trouvait,
avait disparue. le port s'était agrandi, les moines après leur mort, n'étaient plus remplacés.
ce beau lieu de culte, devint un hangar qui servait à ranger les filets ! il était grand temps,
pour que ce joli village soit complet, de lui donner enfin son église !
monsieur lucien estrine, époux de claire gouin, entendait celle-ci raconter comment son père, monsieur
edouard gouin, soucieux du bien être des nombreux immigrés, avait décidé de construire pour ces gens très pieux,
l'église de la madrague. en effet, trop occupés par leur travail d'ouvriers des quatre usines : de l'escalette,
des goudes, de callelongue et de samena, ou bien par la pêche, il leur était impossible de se rendre à la messe
car l'église la plus proche était trop éloignée du lieu de leurs activités.
au début du xxe siècle, les usines avaient disparu. monsieur estrine, né le 13 juillet 1851,
constata que bien que les industries soient parties vers l'estaque, la population goudoise
n'avait pas diminué. il décida donc de demander par testament à ses quatre filles de faire
une église aux goudes. ce fut un homme très actif sur marseille. sa générosité aida plusieurs
organisations philanthropiques, en particulier les oeuvres de l'abbé fouque. il s'éteignit
le 23 mai 1931.
peu après sa mort, ses quatre filles, mmes lucie brénier, isabelle rathery, marguerite hartog
et cécile grawitz achetèrent un terrain sur lequel se trouvait encore un hangar de l'usine de
soufre chambon. elles choisirent tous les ornements nécessaires au culte et lorsque l'église
fut prête à accueillir les fidèles, en mémoire de leur père, elles en firent don à l'évêché.
monseigneur dubourg, évêque de marseille, l'inaugura, en grande pompe, le 13 septembre 1932.
malheureusement, avec le temps, la belle église des goudes s'est détériorée au point où il
est impossible d'y célébrer la messe. tous les goudois, menés par charles tani, " charlot "
pour les habitués de l'endroit , et l'association "les portes des calanques" ont décidé de
rendre à ce lieu, le respect qu'il mérite. (mireille f. mars 2005)
le téléscaphe
un jour, deux montagnards amoureux de la mer, assurés que pour protéger quelque chose, il fallait bien le connaître, décidèrent de construire un téléscaphe qui permettrait, pour une somme modique, d'aller sous l'eau à 10m de fond en une traversée de callelongue au cap croisette.
ainsi, en juin 1967, a eu lieu l'ouverture du téléscaphe de marseille-callelongue qui a permis à 31 000 personnes de faire leur baptême de plongée.
célèbre, il fut même l'objet de la première émission de télévision en mondovision.
ce fut un succès indiscutable, mais après deux saisons d'exploitation, la difficulté d'obtenir des crédits supplémentaires et la situation politique particulière de 1968 ont mis un terme à cette aventure.
actuellement, seuls quelques vestiges rouillés témoignent encore de cette période.
ne soyez pas étonné si vous ne trouvez pas le mot "téléscaphe" dans votre dictionnaire : c'est la contraction de télésiège et de bathyscaphe.
(christian r. mars 2005)
départ vers les croisettesretour vers callelongue
7 juin 1903 - 12h10 - naufrage du "liban"
il ne reste plus de témoins de ce terrible naufrage mais leurs
descendants se souviennent encore des dires de leurs grands-parents.
au cours d'une journée d'été de 1903, le paquebot "le liban" fit naufrage
au large des goudes. les naufragés s'agrippaient aux rochers, d'autres
essayaient de nager.
les barques des pêcheurs ne possédaient pas de moteur; alors les sauveteurs
partis des goudes tiraient sur leurs avirons. plus de 300 noyés à quelques
brasses de la côte du cap croisette et de la calanque de la maronnaise.
en coulant, le liban faisait d'énormes remous creusant de telles vagues que
les embarcations des marins du port des goudes n'arrivaient pas à approcher
du navire.
les vieux pêcheurs, il y a quelques années, disaient "qu'ils n'avaient pas
le temps de porter secours à tous les gens qui se noyaient". les barques
pleines, il fallait qu'ils repartent pour disposer les corps sur le quai et
revenir tout en tirant sur leurs rames jusqu'au lieu du drame.
la tragédie eut pour théâtre l'lie maïre ; le liban venait de quitter
marseille avec un grand nombre de passagers à bord; il était si près de
la côte que " l'on pouvait voir les panamas et canotiers des messieurs et
les ombrelles des dames".
le bateau "l'insulaire" lui, arrivait de corse. il était proche de marseille
et tout son personnel était à son poste. ses passagers étaient tous sur le pont
pour admirer l'arrivée sur la ville. le ciel était bleu, la mer était calme et
il faisait beau cet été-là.
soudain ce fut un choc énorme, un craquement impressionnant; les navires se
trouvèrent face à face. aucune manoeuvre ne fut possible et ils s'abordèrent à
la hauteur de tiboulen de maïre dit " peiro ".
le liban fut éventré. son commandant essaya en vain de le faire échouer sur
les pharillons (de maïre), mais le paquebot n'était pas gouvernable et il
sombra. ce qui causa tant de morts, c'est que de nombreux passagers sont
restés, dit-on, coincés sous une tente disposée au dessus du pont, dressée
là, pour abriter les passagers du soleil.
quant à l'insulaire, avec sa proue enfoncée, il put regagner le port
de marseille à petite vitesse.
(anne-marie durupt avril 2005)
le requin des croisettes
ce que les non-initiés ignorent, c'est que les hauts-fonds qui sont au large de marseille,
vers les îles, comme riou la majestueuse, se peuplent de requins lorsque le mistral, soufflant
plus de cinq jours d'affilée, a chassé toute l'eau chaude vers le large. alors les eaux froides
des fonds plus importants prennent leur place, entraînant avec elles tout leur écosystème. puis
ces eaux se réchauffent, assez vite, et, incommodés par ce réchauffement de température, les
hôtes de ces eaux benthiques regagnent leur habitat naturel, filent vers le large. les
rencontres intempestives restent rares, car lorsque le mistral a soufflé pendant autant de
jours, les eaux sont glaciales, et découragent les baigneurs, mais pas les professionnels, qui
ont parfois maille à partir avec des animaux de forte taille. dans ces années cinquante, roger
poulain, "tarzan" pour les marseillais, qui habite toujours aux goudes, se
fait dévorer une palme à cinquante mètres de fond, près de l'îlot du planier. le requin saisit
roger et le secoue, pour mieux cisailler les cinq centimètres d'épaisseur du caoutchouc de cette
palme cressi. la découpe est nette comme un coup de rasoir, au ras des orteils. philosophe,
poulain commente, à son retour à terre :
- eh bien, il voulait me manger le pied et il n'aura eu qu'un morceau de chewing-gum !
petit capturera plusieurs requins ces années-là, dont deux bêtes étranges et assez rares,
deux "requins-renards", très reconnaissables dans les pages illustrées des dictionnaires : leur caudale
est aussi longue que leur corps. ces requins-là se sont jetés sur des poissons pris dans des filets
et, ayant avalé leur proie, n'ont su se dégager du filet lui-même. petit plonge et passe un noeud
coulant autour de la queue des deux animaux (le plus grand faisait trois mètres de long). la remontée
des bêtes semble ne pas poser de problème, à condition de se tenir à distance suffisante des mâchoires.
les dents des requins renards sont comparables à celles de leurs homologues de la mer rouge, que petit
côtoiera des années plus tard. mais chez cette bête, le danger, c'est la queue, immense faux d'un mètre
cinquante, comparable à une règle plate sur laquelle on aurait collé, pliée, une feuille de papier de
verre. celle-ci fouette l'air et ouvre le mollet du pêcheur : points de suture.
ainsi, dans ce bout du monde aux portes de marseille, dont les citadins ignorent l'existence
(à cette époque croisette ne possède ni l'eau, ni l'électricité) pêcheurs et plongeurs se rendent
mutuellement service. grâce aux seconds, les premiers sauvent leurs précieux filets, quand ceux-ci par
exemple son pris dans une épave. en retour les pêcheurs signalent aux plongeurs les fonds sur lesquels,
en calant leurs filets ils ont ramené quelque débris d'amphore
le requin qui figure sur la photo jointe, quatre mètres vingt de long, a une autre histoire :
le moulinet qui a servi à le pêcher est partiellement visible sur la photo, à gauche, derrière la
vieille femme qui monte le sentier. c'est un treuil à bateau. ce jour-là, les pêcheurs signalent un
nouvel égaré, qui traîne dans la passe, entre le port des croisettes et l'île maïre. petit et sa bande
ramassent tous les cordages qui traînent, les joignent au câble et treuil puis, approchant prudemment
le monstre, qui est à une encablure à peine de l'entrée du port, par l'arrière, lui passent prestement
un noeud coulant autour de la queue.
après avoir tiré l'animal sur la plage, où il se débat, petit et son équipe l'examinent. non, ça n'était
pas un "requin-tigre", comme initialement annoncé par un pêcheur un peu trop émotif, mais un simple
requin-baleine, un pèlerin. dans la région il arrivait, à cette époque où les eaux étaient moins
polluées, que les plongeurs croisent en pleine eau des spécimens dépassant sept mètres de long. comme
disait roger :
- ces bêtes-là, ça n'est pas dangereux, mais ça te colle un coup de queue, ça te ruine !
voici deux dessins, réalisés en 1960 par l'auteur. le premier montre l'anse des croisettes, vue
de la terre. au loin, l'île de riou. sur la plus haute de ses dents, un abri avait été aménagé dans
l'antiquité, où l'on brûlait du bois, amené par des esclaves, et qui servait de phare pour la ville de
phocée. un peu plus près, l'île maïre. le port des croisettes en est séparé par une passe d'une
trentaine de mètres de large.
au delà de l'île maïre, non visible sur ce dessin, le lieu où coula le liban en 1907.
au premier plan du dessin, un vieillard portant un seau : le seul habitant permanent du port,
qui sauva de nombreuses vies en se portant au secours des naufragés. comme la ville de marseille
lui avait demandé ce qu'il souhaiterait en remerciement pour ce geste, il demanda qu'on lui construise
un appontement, visible au fond et à gauche. amarrée, la "bête" de roger poulain. a droite, une
croix qui fut érigée en souvenir du drame, qui fit deux cent morts.
pour réaliser le second dessin, l'auteur dut traverser la passe, son carnet de croquis entre les
dents.
on retrouve le même personnage, avec son seau. a côté de lui, le treuil qui servit à capturer le
requin. sur la jetée, les bouteilles de roger. les lieux ont aujourd'hui un peu changé et ce dessin
est l'unique témoignage de leur état, dans ces années soixante. a cette époque il n'y avait ni l'eau,
ni l'électricité. le poteau visible date de l'époque où les allemands avaient aménagé une batterie, sur
le versant sud de l'île maïre. le type au chapeau, qui lave la vaisselle au bout du quai, et celui qui
se fait bronzer étaient mes compagnons de plongée. sur la plage on voit notre canot pneumatique et
notre moteur de 7,5 cv, matériel avec lequel nous allâmes récupérer la roue de gouvernail de "la drôme",
qui git dans la baie de marseille, à quelques miles de là, en pleine eau, par 52 mètres de fond.
(article de jp petit transmis par m. mai 2005).
le calvaire legré
erigé sur la colline entre le port et la maronaise, il se compose de quatre croix montées sur socle.
certains disent qu'elle a été édifiée suite à la noyade de l'abbé
legré à la " taoube " (la table), pointe séparant les goudes de la
maronaise, au début du 20ième siècle ; d'autres pensent que l'abbé est décédé d'une insolation alors qu'il
accompagnait des scouts sur la colline.
l'oratoire favro
petit édifice côté mer entre la calanque blanche et la calanque des trous.
il a été édifié dans les années cinquante à l'initiative de l'abbé maurice favro, curé de la madrague, pour y mettre une vierge.
ce curé est parti au venezuela pour soigner les lépreux, il est d'ailleurs mort là-bas. quand il revenait à marseille, tous les 4 ans, il allait manger une bouillabaisse chez un pêcheur goudois. c'est le maçon de la madrague de l'époque, jeannot mutolo qui la construit.
une autre version, moins vraisemblable, sur son origine : il aurait été construit dans les années soixante (?) par un couple amoureux du coin.
usine de l'escalette
l' usine de l'escalette est créée en 1851, par m. meynier, pour traiter le plomb,
le cuivre, et l'argent. c'est à cette époque que l'industrie se développe
à marseille.
l'usine est bâtie en pierres de taille, et en briques. de longues cheminées
rampantes (conduits de cheminées) sont construites parfois sur une longueur
de 500 m, pour évacuer les fumées nocives. tous les deux ou trois ans, ces
conduits étaient en quelques sortes ramonés pour récupérer les particules de
métal mêlées au dépôt charbonneux, qui étaient ensuite recyclées; un système
astucieux de godets roulant par traction sur des rails, permettait de transférer
les cargaisons de minerais depuis le petit port jusqu'à l'usine située plus
haut (1). a l'époque le petit port était une calanque.
le plomb était amené jusqu'aux goudes où se trouvait la douane, ensuite les
lingots contrôlés et estampillés repartaient en péniche vers le vieux port.
plusieurs propriétaires se sont succédés :(2) les frères rodriguez-ely,
pennaroya, et la société de l'escalette. l'activité de l' usine cesse en 1925.
c'est la seule usine de plomb encore en bon état.
cette dernière est convoitée, normalement elle devrait être classée monument
historique industriel, et devenir un musée.
(1) (2) : extrait revue marseille "113 quartiers".
(yvette mc. avril 2005)
plage de la calanque de samena
depuis le 13 juillet 2005, l'accès à la plage et aux rochers est interdite. de
nombreux panneaux ont été installés, panneaux qui n'empêchent pas certains
habitués à continuer de fréquenter les lieux car la qualité des eaux de baignade
ne semble pas être montrée du doigt.
pendant que la liste des pollueurs/payeurs se précise, la drire recherche
des solutions. a quand la dépollution des calanques vers callelongue ?
(août 2005)
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